jeudi 31 janvier 2013

Un hôpital à Royaumont

Avec une classe de CM de l'école René Coty de Gonesse (Val d'Oise), nous sommes allés à la Fondation Royaumont en résidence d'écriture (avril 2010). Il s'agissait de s'intéresser à une époque particulière de l'histoire de l'ancienne abbaye : la guerre de 14-18, durant laquelle elle avait été transformée en hôpital militaire, où officiaient notamment des infirmières écossaises.
A la bibliothèque de la Fondation, chacun de nous a choisi une photo d'époque. Puis nous avons imaginé tous les mots de A à Z que l'on pouvait tirer de la photo...
Abbaye / Brique / Chapeau / Draps / Evénement / Fleur / Genoux / Herbe... (c'est plus dur avec les lettres du bout !)
Nous avons aussi dressé l'inventaire de ce qui était le plus clair et le plus foncé sur ces vieilles photos en noir et blanc. Et puis avec tout ça, nous avons écrit de petits textes en imaginant que c'étaient des lettres qu'envoyaient les blessés à leur famille, comme le verso de la carte postale.
On a retravaillé les textes avec Laurent Contamin pour qu'il y ait plus de présence dedans.
Nous avons ensuite donné une représentation, en ajoutant du bruitage avec Bertrand Amiel qui travaille à la radio. Et on est même passés à la télé !


Le 26 septembre 1914
Chère famille
Est-ce que le bébé va bien ?
Chère famille
A la guerre, je me suis fait amputer du bras.
Cette après-midi, je suis parti à la pêche
J’ai attrapé un poisson.
Chère famille
Cette nuit était très longue et il y avait des obus dans le champ de bataille.
Des obus dans ma nuit
C’est la fin de l’été mais pas la fin de la guerre
Guère la fin, chère famille
Guerre, obus, opération
Arbres, nuages, nourriture
L’infirmière à moustache est une forteresse que je n’oserais forcer.

Lundi 18 juillet 1918
Frérot cher grand frère
La famille va bien ?
Tu sais que j’ai perdu un pied, donc je suis à l’hôpital de Royaumont.
Le pied gauche
Je te dis le gauche mais ce serait le droit ce serait pareil.
Toi et tes deux pieds vous vous en foutez pas mal.
Samedi je vais rentrer : dis pas à nos parents que j’ai perdu le pied.
Cette après-midi, le soleil brille pour la première fois.
Ensommeillé, je suis.
Ensommeillé et plein de haine pour cette folie.
En janvier, il pleuvait, pendant la guerre – dans les tranchées ça faisait des égouts.
L’été sera beau et il y aura des morts.
Points de suspension.
L’odeur des tulipes, de la nature
Des oiseaux, des cris de soldats, des obus
La guerre tranquillement
Ensommeillés seraient les guerriers, oui
Ensommeillés sans cesse, de tranchée en tranchée, terrain gagné pied à pied dans le sommeil.
L’été prochain, j’espère aller à côté de vous, les parents et toi.
Mieux vaut avoir un pied en moins qu’en avoir un dans la tombe, c’est ce que m’a dit un amputé des jambes qui pensait me faire rire.
Pas de nom

3 août 1916
Chère Maman,
Cette nuit dans le dortoir j’ai rêvé de vous.
Deux ans que je n’avais pas rêvé et mon premier rêve est pour vous.
Comment vas-tu ? Y a-t-il des nouvelles de Papa ?
Comment vont les gosses ?
Aujourd’hui nous sommes en train de faire une course de sac et plein d’autres activités.
Je passe une très belle journée, les infirmières jouent avec nous. Il y a si longtemps que je n’avais pas vu de femmes.
Ici il y a des très jeunes, il y en a qui pleurent.
Il y en a qui veulent fuir.
Profiter d’être ici pour s’enfuir.
Ils n’en peuvent plus de cette boucherie.
Mais que feront-ils dans la nature ? Il paraît qu’on fusille les déserteurs.
J’ai vu le fils de ta sœur, j’étais vraiment heureux. Il a beaucoup changé mais je ne t’en dis pas plus.
Notre uniforme est blanc, de même que celui de l’infirmière, et l’uniforme de l’arbitre est noir.
Les infirmières préparent d’autres activités.
Jean-Pierre

jeudi 13 décembre 2012

L'écriture mode d'emploi


D'octobre à décembre 2012, avec des étudiants de l'ENASS (Ecole Nationale des Assurances), nous avons construit peu à peu une "maison texte" en commençant par accumuler du matériau, comme autant de briques textuelles :
- A partir des lieux de l'enfance de chacun d'abord, un inventaire le plus exhaustif possible, puis à partir de l'un de ces lieux, un récit autobiographique...
- Puis à partir de reproductions d'Edward Hopper mettant en jeu des lieux d'habitation, des personnages... En faisant marcher ses cinq sens... Laisser venir un début de situation dramatique (comme le propose si justement Alain Knapp dans son ouvrage AK, une Ecole de la Création Théâtrale) ;
- A partir d'un article de journal également, imagination d'une mise en jeu théâtrale en choisissant un point de vue subjectif : dialogue, monologue... et pourquoi pas, dans un deuxième temps, la proposition d'une forme poétique en contrepoint ;
- D'autres matériaux aussi, construits à partir d'odeurs (à la manière des Parfums de Philippe Claudel) ou de moments significatifs, liés à des lieux précis de notre histoire ("Où étiez-vous le 11 septembre 2001 ?").

Peu à peu des lieux, des temps, des protagonistes émergent...

Et en faisant se rencontrer les textes, on peut leur assigner les pièces d'une maison, à la manière de Georges Perec dans sa Vie Mode d'Emploi. C'est un travail d'ordonnancement un peu fastidieux, comme le montrent ces images... Mais en quelques heures, on peut, en imaginant des liens entre les personnages, les faire se rencontrer dans cette maison, sur une durée de 24 heures. Pas mal d'élagages, des transformations, pour qu'à l'arrivée le texte produit nous mène au seuil d'une fiction : de toute cette construction, une histoire commence à naître.

Laurent Contamin

mardi 30 octobre 2012

Révélations

(c) Laurent Contamin
Dans le cadre de la résidence de la Compagnie Fond de Scène au lycée professionnel Gustave Eiffel d'Ermont (95) avec le soutien de la DRAC Ile-de-France, je suis parti de ma pièce Lisolo - et des deux scènes de révélation, de dévoilement d'un secret, qui la structurent (l'aveu de l'adulte et l'aveu de l'adolescent) - pour proposer à des élèves de Première (avec lesquels nous avons aussi fait un détour par le conte et Les Veilleurs de Jour) et de Terminale d'écrire, à leur tour, sur la thématique de la révélation.

L'imagination était au rendez-vous : parmi les textes produits, on trouve la découverte d'une délation qui a eu lieu entre voisins et qui eut à l'époque des conséquences tragiques, un secret que l'effondrement des tours du World Trade Center en 2001 faillit ensevelir à jamais, l'amour d'un professeur envers sa dulcinée qui parvient enfin à se dire, au prix d'une inversion du cours du temps - rien de moins ! -, le legs par un vieillard à ses petits-enfants de son amour de la nature, une amitié amoureuse qui ose enfin dire son nom, une très mauvaise blague entre deux soeurs qui n'ont pas froid aux yeux, l'apaisement d'un sapeur-pompier qui apure ses comptes avec son passé...

Ces textes, écrits avec le soutien de l'enseignante Mme Sauvage, seront mis en voix par les lycéens de Gustave Eiffel dans le cadre d'un atelier animé par la comédienne Sandra Macedo et coordonné par Olivier David, pour une étape de travail en compagnie d'élèves d'écoles primaires le 19 décembre... Suite de l'aventure début 2013 avec la mise en scène de ce travail par Olivier David.

Laurent Contamin

vendredi 17 août 2012

Réduction

Un roman de 500 pages réduit à... une page. Exemple d'une écriture collective (5 adultes), dans le cadre d'un atelier mené à la médiathèque de Cormontreuil (Marne), en novembre 2011 :
(c) Laurent Contamin

"Au commencement de ma vie, ma scolarité fut marquée par un jugement récurrent qui devait la symboliser : Peut mieux faire.

J’aimais trop vagabonder dans les environs du village et surtout dans les souterrains du vieux château fort.

Jusqu’à mon treizième anniversaire.

Cette année-là en effet, Charles-Arthur vint habiter en face de chez moi et fréquenta assidûment notre maison.

Il m’ouvrit à l’archéologie.

Ce fut pour moi une rencontre déterminante ; cet homme m’avait réconcilié avec moi-même en posant sur moi un regard bienveillant, en transformant mon défaut de vagabondage en qualité d’explorateur et de découvreur du passé.

A ses côtés, je me sentais grandir de jour en jour.

Notre différence d’âge a toujours été un souci pour lui. Pas pour moi.

Il était mon modèle et j’ai réussi grâce à lui.

Me voici à présent à l’orée de ma retraite, assez fier du déroulement de ma vie, car je lis sur le carnet de notes de ma petite fille : Excellent travail, réussira !

J’ai la prétention alors de penser que Charles-Arthur n’est pas pour rien dans ces quelques mots."


Un recueil avec l'ensemble des textes écrits par les participants est tenu à la disposition du public à la médiathèque de Cormontreuil (51)

lundi 18 juin 2012

Faits divers

La classe de 3ème B du collège Calmette
Au collège Jacques Calmette de Limoges, où j'interviens dans le cadre de l'opération "A l'école des écrivains - des mots partagés" pour une classe de 3ème, nous écrivons, après avoir lu Chambre Noire et  discuté sur le rapport entre fait divers et écriture, à partir d'articles de journal glanés dans les presses locale et nationale. L'idée est d'écrire un texte poétique à partir d'un fait d'actualité, avec quelques contraintes formelles proposées. Deux exemples :

Abdel évoque, dans un travail sur le rythme des mots, les drames de la précarité :

Seule - heure - long - peur - intermittent
Deux - mois - peur - portes - auparavant
Chômage - futur - perversité
Explosion - avenir
Vulnérabilité


Kelly et Grégory ont été touchés par le meurtre de soldats français en mission en Afghanistan et en ont fait un haïku :

Des militaires mitraillés
Dans une vallée
Où la paix devait régner.

Laurent Contamin

jeudi 3 mai 2012

Des textes qui n'avaient pas de nom



Réponse à un questionnaire sur ma résidence en collège, Beaumont-sur-Oise, 2010/11 :

La question de la formation, des origines :
"J’anime pas mal d’ateliers d’écriture depuis une dizaine d’années, notamment en lycées (général et professionnel), avec des étudiants, des jeunes dits "en difficulté", des comédiens, des usagers de bibliothèques… J’avais beaucoup plus rarement pratiqué l’atelier d’écriture avec des enfants et adolescents.

J’ai été très peu formé : J’ai suivi quelques ateliers d’écriture animés à l’époque au Théâtre de l’Est Parisien par Michel Azama, c’était en 1994. J’ai échangé avec des collègues, notamment Bruno Allain et Dominique Paquet, sur la pratique d’atelier. Et pour ce qui est des lectures, on en revient toujours au François Bon, c’est vrai, Tous les Mots sont adultes, qui a ceci d’inépuisable qu’il n’est pas un catalogue de recettes mais un livre qui se déploie et se re-déploie en permanence, qu’il ouvre et interroge, et puis quelques autres, dont celui d’Alain Knapp, A.K, Une École de la Création Théâtrale, qui m’a sensibilisé à un cheminement de pensée intéressant et fécond.

La particularité de ma résidence, c’est qu’elle était longue, puisque j’étais au collège sur toute l’année scolaire, donc de septembre à juin. Les demandes des enseignants étaient diverses : parfois c’était juste un atelier de deux heures, une seule fois. Parfois c’était un rendez-vous régulier, sur deux mois. Parfois encore ce fut plus long, comme avec cette classe de 4ème qui a écrit Voix d’Eau, un texte mis en voix en fin d’année à la Fondation Royaumont. Le travail évidemment s’organisait différemment selon..." > Lire la suite
> Laurent Contamin

vendredi 6 avril 2012

Vers où va le vert ?

Un atelier que j'ai mené au Théâtre Canter de Saint-Denis de la Réunion avec les compagnons du Théâtre du Grand Marché, en 2008 : merci à Cécile, Vaite, Marie, Auaco et Vincent (Fontano) qui ont écrit un très beau texte choral à partir de nos séances d'atelier, intitulé "Vers où va le vert ?", et qui commence ainsi :


VAITE : La lune apparaît
Les champs endormis
Se colorent de vert.

VINCENT : D’abord, il y a un champ de cannes immense et vert qui respire à chaque passage du vent. Puis il y a une rivière qui murmure. Il y a une route silencieuse car elle est seule. Et surplombant le tout, une vieille porte en bois qui grince. Une vieille porte en bois que l’on n’a pas eu le temps de peindre, ni de poncer, une vieille porte en bois qui regarde mais que l’on ne regarde pas. Derrière cette porte, il y a moi. C’est une porte à battants. Enfant, je me disais que ce nom devait lui venir du bruit sourd et sec qu’elle faisait en se cognant au vent. Le bruit d’une claque rapide et violente. Du genre que l’on donne aux gens trop curieux. Trop curieux de voir ce qu’il y a après cette porte-là, après cette porte il y a moi. Derrière ma porte, je regarde la nuit habiller le monde. Le champ de cannes s’essouffle et la rivière semble vouloir parler. Je ferme la porte. Pas de serrures, pas de clefs, pas de cadenas qui protège l’entrée. Juste un bout de bois. Un bout de bois allongé : le battant. Il maintient les deux volets. Au pied de ma porte, des mites invisibles ont fait festin ; elles l’ont rongée, ma porte. Si bien qu’en étant attentif, on voit la lune laisser traîner sa main. Là, allongé sur mon lit, je surveille la lune. Plutôt les ombres qu’elle dessine. Savent-elles que je suis là ? Je ne les entends pas marcher mais je les vois, les ombres traversent la lumière lunaire ; au pied de ma porte, assis en tailleur, je ne dors pas, j’attends. Si elles essaient d’entrer, je sais que ma porte ne se donnera pas, pas comme ça. C’est une porte battante, elle se battra, elle me défendra, elle sait qu’après elle il y a moi.

VAITE
La porte d’entrée de la maison de mes grands-parents le jour où mon oncle est rentré déguisé en Père Noël / la porte d’entrée de la chambre funéraire /  la porte des vestiaires à la piscine l’été / mon père derrière la porte de la maison /  les portes cassées de mon frère /  la porte de la voiture qui claque sur les doigts /  la porte du train qui se ferme /   la porte du train qui s’ouvre / la porte du lycée où je me suis appuyée...

.../...

Laurent Contamin

mardi 13 décembre 2011

A la manière de...

En 2002, le Théâtre de l'Athénée-Louis Jouvet me demandait, dans le cadre de sa programmation de La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux mis en scène par François Rancillac, de sensibiliser les écoliers de CM et les collégiens à la pièce. L'occasion d'écrire "à la manière de..." tel ou tel personnage de la pièce : à la manière d'Irma, à la manière des "mecs", etc... Un extrait :
"Plongez dans un bain moussant à l'eau de tulipe. Séchez-vous avec une serviette à l'eau de bleuet. Laissez-vous étendre dans un lit, et votre imagination naviguer. Une fois séchée, prendre un bon bol de chocolat. Se réveiller en s'étirant avec de l'huile de rose. Construire le nouveau petit robot qui rangera votre chambre. Mettre la plus belle robe que vous ayez jamais mise. Fabriquer un bijou de luxe. Laver son chat. Lui friser les poils puis les lisser. Tricoter à son chat un petit noeud. Mettre ses escarpins. Descendez votre escalier avec vos gants pour ne pas mettre de traces de doigts sur la rampe. Respirez l'air du matin. Commencez à marcher en vous étirant les chevilles. Poussez la porte du marchand de journeaux. Achetez votre journal. Remontez chez vous puis repassez votre journal au fer à l'eucalyptus. Prenez l'ascenseur, sortez. Asseyez-vous à la table 216 du restaurant "Les malins". Commandez votre petit poulet garni aux pommes confites, comme d'habitude. Lisez votre journal à l'envers. Puis dégustez votre plat à moitié chaud. Commandez votre glace multi-parfums. Laissez-la fondre jusqu'au dernier glaçon, puis buvez. Sortez et asseyez-vous sur un banc pour digérer. Promenez-vous, rentrez chez vous. Faites votre sieste à l'envers. Réveillez-vous à l'encens. Descendez acheter un livre, lisez-le assise sur une balançoire. Rentrez vous endormir pour des années, des années, des années..."
Une élève de 5ème

mercredi 19 octobre 2011

Une voix d'eau



"je
suis sur
un bunker et
je regarde la mer
le bunker éclairé par la lune
la mer qui bascule avec le vent
les dunes de sable le sable mouillé et brassé
par les vagues les petits arbres qui recouvrent le sable
le bruit des vagues qui claquent sur les rochers pouf
les phares au loin rétrécissent ma pupille
les bateaux qui flottent sur la mer
il fait doux le vent
frôle mes
joues"
Texte d'Alexis, élève de 4ème
Collège Jacques-Monod de Beaumont-sur-Oise, janvier 2011

Un spectacle écrit à partir des écrits des collégiens, Voix d'Eau, a été mis en espace à l'abbaye de Royaumont (95) le 4 juin 2011, par Olivier David de la Compagnie Fond de Scène.

Un atelier de création radiophonique, A Vau-l'Eau, a été réalisé pour France Culture et diffusé le 23 juin 2011.

Enfin, j'ai écrit durant cette résidence un recueil poétique, Partage des Eaux, paru en janvier 2012 aux éditions Eclats d'Encre.

Retrouvez d'autres textes d'élèves écrits au cours de ma résidence d'écriture avec le Conseil Régional d'Ile-de-France sur remue.net : cliquer ici

lundi 3 octobre 2011

textes individuels/collectifs, groupe podo, lycée d'Alembert, Paris, 2009

A l’intérieur de moi il y a
L’envie de dormir
De partir en vacances
L’envie de gagner l’amour
Manger un Mac Fleury et des sushis
Bronzer
Voir des potes
L’envie d’être dans mon lit
Voyager au Bahamas
Voler dans l’espace
Faire du shopping
Envie de chanter, rapper
M’échapper du lycée
M’éclipser… de douceur
Prendre un bain
Vivre
Respirer



Il y a des pulsions à l’intérieur de moi
L’envie d’acheter un nouvel oreiller
De gagner de l’argent
L’envie de réussir mon CAP
Etre de l’or
Il y a des poumons, de l’électricité, l’océan Atlantique
Etre le président
Je ressens de la fatigue, du stress
Je me sens mieux depuis que y a du soleil
L’envie d’être demain comme ça le temps passe plus vite
Que la vie soit plus simple

Il y a la peur de perdre quelqu’un
Il y a la peur de perdre de l’argent
Il y a la peur de se retrouver à la rue
Il y a personne à l’intérieur de moi
Ou sinon il paye le loyer
Il y a Mister You à l’intérieur de moi
Tout le monde a une deuxième partie, un deuxième visage
Les autres ils nous regardent pas pareil que quand on se regarde dans une glace

On est fait de sang, de globules rouges
De globules blancs
Des flammes de l’enfer
Il y a le bien et le mal
De la vie, de l’espoir et la mort
J’ai tout donné là, c’est bon.




C., S., V., M., S., I., 29 mai 2009





Hier j’ai rencontré une fille qui, avec ses
Courbes généreuses, avait l’air amoureuse
Ses cheveux fins comme de la soie, et ses yeux revolver brillaient comme de la braise, nous
Consumaient peu à peu, lors de ce court instant où nous étions deux, deux corps presque
En fusion, envahis par la passion, le fruit de
L’envie nous envoûtait, sans y goûter, ce fruit défendu qu’on appelle l’amour.



R., 27 mars 2009



Je m’installe, écran tout neuf à peine sorti
Du carton, que la beauté des pixels était optionnelle
Pour une partie de jeux vidéo en ligne.

Je m’équipe d’armes d’assaut utilisées pour une
Mission d’attaque du camp ennemi, tout comme

La guerre des tranchées pendant la 2ème guerre
Mondiale : armé jusqu’aux dents.



Y., 27 mars 2009

Les mangas

Le dessin est unique, on se croirait
Vraiment dans le manga. Le sentiment
Des personnages est vraiment touchant
Qui marque le lecteur et qui fait
Apprécier au lecteur. Qu’importe le
Manga, tous les mangas sont uniques
En leur genre. Le sens est unique le
Sens est contraire au sens de la lecture
Française ce qui le rend plus unique.



C., 27 mars 2009


Beauté

Moi qui ai porté ma petite
Sœur en premier
Si petite si légère,
Son odeur sucrée
Me reste inoubliable.


S., 27 mars 2009


J’aime les YZ 125 pour la
Rapidité, la puissance, la forme du
Moteur, j’aime toute la moto,
J’aime l’effet du vent sur la moto.



M., 27 mars 2009


textes individuels, groupe podo, lycée d'Alembert, Paris, 2009









A Mohamedia

Les vagues sont belles
Quand le soleil se couche
Je sors ma planche
M., 6 mars 2009


La mer
La plage
Les odeurs
Le bruit –
Tout ondule...
S., 6 mars 2009



Le souffle brûlant
De l’été brûle les corps
Figés sur la plage

Le froid glacial
De l’hiver fige toutes les
Formes de vie
C., 6 mars 2009


Un père qui m’éduquait à sa manière,
De façon méchante et violente,
Par mon don de le pousser à bout, il s’emporta parfois
Tellement fort, par tort
Abusant de son rôle de père,
Je lui en voulais à mort,
Une force supérieure à la mienne
Presque surhumaine
Au début incomprise, mais j’ai compris
Que par sa peine,
Il s’emporta, s’excusa,
Il ne voulait que mon bien
Et maintenant je le remercie
De m’avoir protégée ainsi.
S., 10 avril 2009




J’aimerais que le monde soit meilleur
J’aimerais qu’il n’y ait plus d’obligations dans la vie
J’aimerais que la vie soit plus simple
J’aimerais que la faim n’existe plus
J’aimerais que la douleur n’existe plus
J’aimerais que l’argent n’existe plus
J’aimerais que la violence n’existe plus
J’aimerais que l’on soit tous égaux
J’aimerais que la peur n’existe plus
J’aimerais qu’il n’y ait plus de responsabilité
J’aimerais qu’il n’y ait plus d’ambition
J’aimerais qu’il n’y ait plus de supériorité
J’aimerais que tout le monde soit heureux
J’aimerais que ce soit le paradis.






Mais les gens font tout pour que çà ne se produise pas
Mais on ne peut pas échapper à ses obligations
Mais la vie est trop compliquée
Mais il faut manger pour vivre
Mais c’est la vie
Mais l’argent est ancré dans nos vies
Mais la violence existera tant que la peur est là
Mais il y a toujours des personnes plus fortes que les autres
Mais la peur fait partie de nous
Mais il y a toujours des responsabilités
Mais les gens sont trop ambitieux
Mais il y aura toujours des personnes supérieures aux autres
Mais il y a toujours des problèmes
Mais le paradis est après la mort.

C., 10 avril 2009



Je rêve d’un monde meilleur
D’un monde sans guerre
Je rêve d’un monde sans contrôle abusif de ces bâtards de policiers
Je rêve d’un monde où il n’y aurait pas de différence entre riches et pauvres
Je rêve d’un monde où tout le monde se mélange
Je rêve d’un monde sans discrimination de couleur
Je rêve de voir un président de couleur en France
Je rêve d’un monde sans crise financière. D’un monde où l’on peut avoir de l’argent sans avoir à charbonner
Je rêve de voir un jour le PSG sur le toit de l’Europe
Je rêve de voir la France gagner de nouveau la Coupe du Monde.
S., 10 avril 2009


J’en ai marre marre de ma vie
De toute cette hypocrisie
J’en ai marre d’avoir peur de mon avenir
J’en ai marre des professeurs qui nous rabaissent
J’en ai marre d’un garçon qui n’est même pas capable d’avouer ses sentiments à une fille jalouse et qui préfère la rendre jalouse
J’en ai marre que ma famille me dise tout le temps que je suis bonne à rien
J’en ai marre que ma sœur mente à ma mère, elle se fait passer pour une victime
J’en ai marre de me poser la même question, j’ai le droit d’avoir une part de bonheur
J’en ai marre du monde, d’être méchante avec les gens qui m’aiment beaucoup
J’en ai marre d’avoir tout détruit
J’en ai marre que ma mère se fasse des soucis pour moi
J’en ai marre de voir ma mère prendre tout le temps des médicaments, de la voir au lit toute la journée
J’en ai marre de voir ma mère se détruire et se rendre malade, de la voir souffrir à cause des autres
Je veux réussir ; avoir des rêves de joie, de réussite
Et je veux plus faire du n’importe quoi
Je veux pouvoir montrer à ma famille de quoi je suis capable
Et de pouvoir réussir dans ma vie et rendre fière ma mère et tout les gens autour de moi.






I., 10 avril 2009


Prisonniers tant d’années derrière eux,
Tour à tour courageux et peineux
La lumière qui les mena chez eux
Les rendit et meilleurs, et heureux.
S., 3 avril 2009







Deathrum

Sortis de l’ombre des catacombes, les enfants
Sortis de la pénombre
Ils s’évadent vers une nouvelle ère : 1956,
Le 21 juillet l’indépendance est née

Marche, marche me dit Anne.
La marche éperdue.
Il faut quitter cette forêt des âmes perdues
Retrouvons le chemin ou nos âmes se sont rencontrées

Un jour, espérer retrouver nos âmes égarées.


Y., 3 avril 2009


Laurent Contamin