Ah Ah
Al Al
Ah
Al Ah?
Ahl…al..a…r
Ar….
Ach so????
Ar….
Ar……Rête!
C’est haut!
C’est trop haut!
C’est là haut, tout là haut
L’eau en toi
L’O en tOi
Vapeur d’eau
Vappereau……
Oui, c’est tOi !
TOi ! TOn nOm
Origine
IMAGINE !
TOi que tu arpentes-
Un tOit-Un tOut petit tOit
fragile mais…
TOut pOintu
Turlututu !
Allez ! grimpe, mOnte et
tOut en haut……PlOuf !
PlOnge !
PlOuf ou FlOup !
Tu es Où ???
Je suis l dans le Â
La barre du Â
Tu la vois ?
 ment !
Non ! Â ne ment pas
 Attend.
M.D.
Valréas, octobre 2014
Marie-Chantal
ou
Quelques manières
de mourir
Avez-vous
connu Marie-Chantal, cette manière qu'elle avait de décliner le mourir ?
Non ? Eh bien sachez que Madame,
« Marche
ou crève »
n'était pas
son slogan. Trop raffinée, la Dame ! Ce n'était pourtant pas faute de
ponctuer ses instants de vie mondaine de poncifs rabattus.
Je me souviens
de cette fin d'après-midi de septembre. Le ciel limpide, l'air ambiant encore
saturé d'été, rafraîchi d'une légère brise, avaient incité Madame à une
promenade pédestre dans les bois. Une heure à peine, la voilà revenue, jouant
l'épuisement. Elle s'affale dès l'entrée dans le premier fauteuil ouvert :
« Je
suis morte de fatigue ! »
soupirs à la clef.
Quelques instant
plus tard, retrouvant sa verve coutumière, elle me confiait :
« Sais-tu que j'ai bien failli mourir de peur ? Figure-toi qu'un
sanglier... »
Le soir même,
scintillante, elle paradait au centre d'un cercle d'hommes empressés, rivaux en
séduction, en esprit. Madame mimait les émois que ces messieurs attendaient
d'elle. Je l'entendis s'exclamer dans un cristallin éclat de rire :
« Cher, vous finirez bien par me faire mourir de rire ! »
Puis, après un
semblant de frisson :
« Je
meurs de froid. »
Ce qui lui
vaut le bras protecteur d'un galant attentionné autour de ses épaules. Il
semble lui proposer de s'avancer vers le buffet. Avec un regard de star de
cinéma des années 30 elle s'exclame :
« La riche idée, je meurs de faim ! »
La bouche
pleine, devant un plateau tendu où tintent des flûtes pétillantes de
champagne :
« Vous arrivez à point nommé, je meurs de soif ! »
Verre à la
main, de son pas souverain, elle erre de groupe en groupe, esquisse des
sourires, évocation de promesses. S'attarde ici, attentive, s'en
détourne :
« Ciel ! Mais c'est que vous me feriez mourir d'angoisse ! »
Et s'éloigne
une main sur le cœur.
Plus loin je
la surprend à susurrer à l'oreille d'un bellâtre :
« Cessez, pour l'amour de moi !
Vous me feriez bien
mourir à petit feu, vous !
« -Préféreriez-vous, Belle, mourir pour des idées ?
« -pour des idées ? d'accord, mais de mort lente. »
Marivaudage,
marivaudage, éclats de rire taillés sur mesure, en mesure, unisson.
« ….......elle
l'a serré au cou, c'est une litote bien sur, ….. une horreur !
Jusqu'à ce
que mort s'en suive. »
Eh bien,
contre toute attente, Marie-Chantal n'est pas
morte pour la
France,
elle n'est pas
morte au
champ d'honneur
pour elle pas
de
mort à crédit
ni de
mort sur
ordonnance.
Quant à
mourir d'aimer
elle en était
bien incapable, elle n'avait de vénération que pour sa seule image.
Hélas pour son
narcissisme, elle ne put pas même chanter
« Ah ! mourir
pour mourir je choisis l'âge tendre »
elle l'avait
dépassé depuis...
Eh oui,
Marie-Chantal est tout simplement
morte de sa
belle mort.
Gabrièle Benitah
Décembre 2014
Liste des lieux où j’ai vécu…
― Commençons par le seul lieu dont je n’ai
aucun souvenir. J’y suis resté trop peu de temps. La maternité de la
Roche-sur-Yon. Quand bien même j’y serais resté un mois, je n’en aurais aucun
souvenir. Je sais simplement que j’y ai vécu un laps de temps certain.
― Le quartier Jean Yole. Tiens ! Ai-je
bien écrit Jean Yole ? Phonétiquement, ça tient la route, c’est
l’essentiel. Oui, toujours la Roche-sur-Yon, Vendée, 85. Des tours de plus de
cinq étages. Nous habitions dans un des appartements du cinquième et nous ne
vivions pas à l’étage le plus haut ! Un immeuble, H.L.M. …
― Tiens, je viens de me rappeler, une photo, c’était avant Jean
Yole ! Toujours à la Roche, appartement de la cité Ambroise Paré. La télé
allumée, une télévision en noir et blanc. Mon frère Laurent qui danse, moi qui l’observe.
Finalement, j’observe depuis plus longtemps que je ne croyais. Je ferme la
parenthèse de cet oubli.
― Jean Yole, l’immeuble, ses caves, son
homme à la cape noire et nous, mes frères, des amis et moi qui nous effrayons
mutuellement. Le champ de foire, en face. Il suffit de traverser la route,
juste derrière le gymnase. Ses vaches et ses taureaux, des charollais, énormes.
Cinq ans… six peut-être, ma sœur est née…déménagement.
― La Soulinière des Clouzeaux. Pas de
numéro, quelques maisons entre la bifurcation en fourche qui conduit au village
même de la Soulinière. Parmi elles, dans un vaste champ, celle où j’ai vécu
jusqu’à mes dix-neuf ans. La campagne après la ville. Une aire de jeux et
d’investigations de champs, de clôtures électriques, de leurs poignées de
châtaigne comme on dit quand par mégarde nous établissons un contact trop
intime avec elles, des chemins
jonchés d’ornières creusées par les roues de tracteurs, des chemins
bordés de chênes centenaires,
parfois même tricentenaires pour certains. J’aime les chênes, je ne sais
pourquoi !
― Avignon, rue Pompée Catilina dans le
quartier des Sources. Avec ou sans h ? Il y avait un numéro. Lequel ?
Une maison que mes parents louent. Un petit jardin. C’est bien, les beaux
jours. Montpellier, Avignon ? J’ai préféré Avignon, plus petite faculté.
Mon père a donc choisi Avignon… Il faut s’habituer à la chaleur, aux fortes
chaleurs même.
Bon, j’ai peu de
temps.
― Montpellier, étudiant, licence, maîtrise.
Pas facile de se loger. La première année, la seule possibilité de logement
trouvée, la caravane au camping municipal. L’année où les étangs en Camargue
ont gelé, où les flamants roses, phoenicopterus roseus roseus ou roseus ruber
sont restés coincés, les pattes prises dans la glace.
Bon, le temps
imparti est fini… la liste sera incomplète !
Jean Luc Sauton
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