- C'est la faute à St Ex
- A St Ex ?
- Oui, cette envie de désert, c'est la faute à St Ex. Depuis le renard et le petit garçon tu as toujours eu envie de te perdre dans le désert.
- Du sable, du sable, même en format panoramique ce n'est que sable. Et cette couleur : pâle, jaune, ocre. Peu de vert car peu de végétation.
- Où est l'oasis ?
- Heureusement entre deux monticules tu nous montres un morceau de ciel. Bleu, très bleu.
- Il doit faire chaud, ça se voit à la couleur du ciel. Comment dit-on déjà ? Ah oui, un ciel de plomb.
- Et ce silence : juste le crissement de tes chaussures.
- Ce n'est pas vrai : il y a des bruits dans le désert. Le vent. Le vent qui fait parler le sable sur les dunes. C'est à peine croyable le bruit que fait le sable en roulant sur la dune.
- As-tu soif ?
- Parfois. L'air est sec, les yeux piquent puis pleurent. Le nez n'arrive plus à respirer. Tu mets le chèche pour te protéger.
- Mais qu'est-il allé faire dans le désert cet enfant ?
- C'est plat, il n’y a rien, personne, aucune vie.
- C'est faux : les dunes sont hautes, plus tu les gravis, plus elles sont hautes.
- Et au bout de la photo, dans l'immense paysage, un homme va surgir, venu de nulle part, en sandales, un bâton à la main.
- Que cherche t-il ? Le renard ?
- La vie elle est partout. Un insecte qui traverse, un serpent qui coule, des traces de pattes.
- Où vont-ils ?
- Si je ferme les yeux et que je tourne sur moi même je ne sais plus de quelle direction j'arrive.
- Tu peux te perdre ?
- Oui, facilement et aussi facilement perdre ton âme.
- Comment est la nuit sur ta photo ?
- Si la lune est levée c'est le même spectacle sans les couleurs, avec le froid et les étoiles filantes.
- Tu y retourneras ?
- Oui, même si ça ne s'est pas du tout passé comme je l'imaginais.
- Ah bon ?
- Je n'ai pas rencontré le renard.
Martine Fagard
Valréas, novembre 2014
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